Chiesa San Maurizio al Monastero Maggiore, Milano

Le Monastère Majeur des bénédictines de Milan fut, au Haut Moyen Age, le plus important monastère de cette ville. Sa fondation est attribuée à saint Sigismond, fondateur de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune. Un Diplôme de 853 lui donna le qualificatif de «Majeur». Dédié à son origine à Notre Dame, il changea probablement de nom en 964 quand l'Empereur Othon Ier fit don à cette abbaye d'une ampoule contenant du sang des Martyrs thébains. Au milieu du XVe siècle, la clôture fut renforcée à la suite d'une réforme monastique. Fermé en 1798, le monastère fut en partie détruit. Depuis 1965, les bâtiments conventuels encore debout abritent le Musée archéologique de Milan.

Le renouveau de la vie monastique au XVe siècle explique la conception de l'intérieur de l'église, construite entre 1503 et 1519 d'après les plans de l'architecte tessinois Gian Giacomo Dolcebuono. La nef est divisée en deux parties, séparées par un tramezzo (paroi servant de clôture) : la première était accessible aux fidèles, la seconde réservée aux religieuses. Au dessus du maître-autel, une grille permettait aux moniales de suivre la messe et, à côté de l'autel, les sœurs pouvaient communier à un guichet.

Cette église est remarquable pour ses nombreuses fresques recouvrant une surface de 6’000 m2. Les plus célèbres sont celles de l'artiste lombard Bernardino Luini (1490-1532), qui avait été l'élève de Léonard de Vinci. Il les exécuta entre 1522 et 1526. Deux peintures retiennent l'attention pour leur évocation du martyre de la Légion thébaine et de saint Sigismond. Dans la partie supérieure du tramezzo dominant le maître-autel, elles entourent la Vierge de l'Assomption. La première représentation à gauche de la paroi montre Maurice en prière dans l'attente du sacrifice suprême, derrière lui ses compagnons et dans l'arrière-fond le camp militaire dominé par les fortifications d'une ville. A droite saint Sigismond, accompagné de son épouse, rend hommage à saint Maurice, debout sur un piédestal, en lui présentant la maquette de l'église San Maurizio ; au fond du tableau, l'artiste montre la décapitation du souverain burgonde survenue le 1er mai 524 près d'Orléans et le puits dans lequel son cadavre et ceux de ses fils furent jetés.

Bibliographie :

1. REINA Primo, San Maurizio al Monastero Maggiore in Milano, Milano, 1962
2. REINA Primo, San Maurizio al Monastero Maggiore in Milano, Milano,1968
3. ROSSI Ismaele, La chiesa di San Maurizio in Milano. Il monastero Maggiore e le sue due torri, Milano, 1914
4. SANNAZZARO Giovanni Battista, San Maurizio al Monastero Maggiore, Milano, Parrocchia di Santa Maria alla Porta, 1981