Cathédrale Saint-Maurice, Angers
Eglise: | Angers |
Commune: | Angers |
Département: | Maine et Loire |
Pays: | France (A-C) |
Diocèse: | Angers |
Paroisse: | Cathédrale St-Maurice - Notre Dame |
Le Trésor de l'Abbaye de Saint-Maurice possède un précieux objet d'art sacré, le vase de sardonyx, dit « Vase de Saint Martin ». Au Moyen Age a circulé une légende dont la première mention écrite est donnée en 1168 dans une lettre des chanoines de la Collégiale Saint-Martin d'Angers à l'Archevêque de Cologne. De passage à Agaune, Saint Martin aurait rempli plusieurs fioles avec du sang des martyrs de la Légion thébaine jailli du sol de Vérolliez. L’une fut laissée à l'Abbaye (le vase de sardonyx); une autre fut donnée à la Cathédrale d'Angers. Un inventaire de 1255 répertoriant les reliquaires de cette cathédrale en cite deux concernant Maurice : une fiole de cristal remplie de ce sang et une statue d'or et d'argent contenant un os du bras du martyr agaunois. Ces précieux reliquaires ont disparu sous la Révolution.
On ne sait à quelle époque la Cathédrale d'Angers fut placée sous la protection de Saint Maurice. Au XIIe siècle commença sa construction (deux édifices religieux s'étaient élevés auparavant sur cet emplacement) : c’est un bon exemple du gothique angevin. La nef de trois travées, haute de 24m68, fut réalisée entre 1150 et 1162 : elle est une des premières en France à avoir une voûte d'ogives; le transept est construit entre 1190 et 1200 ; le chœur est achevé en 1274. Deux flèches - celle du nord culmine à 74m35, celle du sud à 70m - reconstruites au début du XXe siècle entourent un lanternon central édifié en 1535 où se trouve un gros bourdon de 6 tonnes, baptisé "Maurice". Au milieu du XVIIIe siècle, on plaça dans le chœur un maître-autel entouré de six colonnes de marbre surmontées d'un baldaquin de style rocaille, puis en 1783 on y installa un ensemble de stalles sculptées. La grande chaire, chef-d’œuvre néo-gothique de menuiserie, date de 1855. Le buffet d'orgue fut exécuté par le menuisier Pierre-Etienne Surugue à la fin des années 1740.
Statues et vitraux évoquent le patron de la cathédrale. Le porche de la façade principale est surmonté d'un ensemble de 8 statues (aujourd'hui des copies), des hommes en armes représentant Maurice et ses compagnons ; ce travail fut réalisé en 1537 par deux sculpteurs angevins, Jean Giffard et Antoine Desmarais. Plusieurs vitraux sont consacrés à Maurice et à son culte, comme celui que créa en 1957 le maître-verrier Jacques Le Chevallier.
Lors des grandes fêtes religieuses, on exposa depuis la fin du Moyen Age jusqu'au début du XXe siècle, hormis la période entre la fin du XVIIe et la première moitié du XIXe, ce joyau de la tapisserie médiévale qu’est la célébrissime Tapisserie de l'Apocalypse.
Bibliographie :
- Cathédrale Saint-Maurice Angers, Lyon, Imprimerie Lescuyer (sans date).
- FARCY Louis de, L'ancien et le nouveau trésor de la Cathédrale d'Angers, Angers, Impr. Josselin-Belhomme, 1901.
- GUERY Abbé A., Angers à travers les âges, Angers, Impr. Siraudeau, 1979.
- URSEAU Charles (chanoine), La Cathédrale d'Angers, collection « Petites monographies des grands édifices de la France », Henri Laurens éditeur, Paris, 1929.